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Galvanistes contre Voltaïstes
Galvani et ses partisans ne s'avouent pas vaincus. Ils répliquent que les contractions de la cuisse de grenouille se produisent avec un seul métal, et même sans aucun métal, le nerf étant simplement mis en contact avec l'extérieur du muscle ou avec le nerf d'une deuxième cuisse.
Mais ces nouvelles expériences n'intéressent plus guère Volta. Il a transporté la question de la physiologie à la physique et entend l'y maintenir. Le physicien préfère manier son électromètre plutôt qu'effectuer de délicates dissections au scalpel! Il répond à Galvani et à ses partisans en montrant que le seul contact de deux métaux différents crée de l'électricité. La preuve? Il parvient à détecter avec son électromètre une faible charge au contact de deux disques d'argent et de cuivre, rapprochés puis séparés.
De son point de vue, il a réussi à remplacer la cuisse de grenouille comme détecteur très sensible de l'électricité métallique par un électromètre. Chaque expérience de Galvani et de ses disciples suscite une contre expérience de Volta.
Cependant, Volta est encore stimulé par son dernier travail sur la torpille: il y a bien de l'électricité dans un animal, et sans présence d'aucun métal. Il lui est difficile de réfuter cet argument puissant en faveur de l'électricité animale. La controverse, d'abord limitée à Bologne et à Pavie, gagne toute l'Europe: il se crée à Londres une Société voltaïque et une Société galvanique, qui s'opposent dans ce qu'un membre de cette dernière appellera une "guerre scientifique".
Contrairement à Galvani, professeur estimé mais retiré, Volta connaît les plus éminents savants européens, est membre de diverses académies étrangères, et publie ses résultats dans toutes les grandes revues françaises, anglaises et allemandes.
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