L'électrecité métallique de Volta

Les travaux de Galvani suscitent un vif engouement chez tous ceux qui s'intéressent à l'électricité. Les grenouilles sont dépecées en série par les anatomistes et les médecins, mais aussi par les physiciens.

Professeur de physique de l'université de Pavie, Alessandro Volta, électricien réputé, a mis au point un électromètre très sensible destiné à la détection de l'électricité atmosphérique.

Tandis que le Hollandais Van Marum cherchait à obtenir des tensions toujours plus élevées avec sa gigantesque machine, Volta tente de mesurer les charges les plus faibles.

Lorsqu'il répète les expériences de Galvani, il constate que le muscle ne joue pas un rôle si important que le pense son confrère de Bologne: il suffit de mettre un arc de fer et de cuivre en contact avec deux points du nerf pour observer des contractions. L'analogie entre l'ensemble muscle nerf et la bouteille de Leyde ne semble donc pas justifiée.

Mieux, il est inutile d'isoler le nerf du muscle: appliqué sur l'œil et la paupière, le même arc produit une sensation de lumière; appliqué sur les deux faces de la langue, il produit un goût acide. Pour Volta, les tissus organiques jouent un rôle passif; c'est le contact entre deux métaux différents qui crée le phénomène.

L'effet n'est-il pas plus ou moins intense suivant les métaux utilisés? Sa conviction se forge au cours de ses expériences: les travaux de Galvani ne prouvent pas l'existence d'une "électricité animale", mais celle de l'"électricité métallique".